(2023 – )
Cette série du photographe Tadzio est inspirée par l’existence d’un archipel inaccessible dans l’océan indien : l’ile Nord Sentinelle où vit une population autochtone. Elle est l’un des derniers territoires où l’homme moderne n’a pas mis les pieds, probablement faute d’or ou de pétrole, l’absence de minéral précieux comme un rempart involontaire à la prédation. Île de pierre et de vert , territoire de rêve où il n’ira jamais.
En parcourant les souterrains de la ville il part en quête de cette ile fantasmée et de ses consoeurs rocheuses: à travers des photographies de surfaces accidentées, où l’eau a percé l’épaisseur du sol jusqu’à atteindre les murs du métro , il invente un univers fait de récifs perdus dans l’océan. Art rupestre de l’imaginaire réinventé à même la peau des couloirs urbains, reliefs plâtreux et boursouflures exotiques d’une nature qui vient superimposer ses formes insulaires jusqu’à faire craquer l’écorce du quotidien.
Ses photographies en noir et blanc forment une cartographie fantastique et intimiste d’un monde fait de vides et de pleins. Réinvention du réel à partir de l’inversion des échelles : le très loin détecté dans les failles du tout près, le détail qui devient pays, le rêve capable de s’incruster dans le matériau du concret. La roche défendue et idyllique se réincarne sous d’autres oripeaux et sous ses yeux, et ses images telles des radiographies de l’ordinaire fait paysage, révèlent la matière organique et minérale sans cesse réinventée et inaccessible.