Rémanence
(2008)
Diptyque 2 fois 100 x 100 / Edition de 3 + 1 AP
Rémanence : persistance partielle d’un phénomène après disparition de sa cause. La rémanence des images visuelles est le phénomène sur lequel est fondé le cinéma : la persistance de l’image sur la rétine de l’œil provoque le sentiment de mouvement entre les 24 images par seconde.
Dans cette série, le personnage semble persister (être rémanent) dans la ville. Comme s’il s’agissait d’un mouvement en train d’être figé ; un arrêt sur image en mouvement en quelque sorte. Ce n’est donc plus ni une photographie, ni pour autant un film.
Cette femme semble se fondre dans le béton, comme si la ville la retenait. Elle semble perdue, n’appartenant pas à ce monde, comme si elle tentait d’en échapper sans succès. La ville et l’architecture sont figées, bien présentes, tandis que l’être humain ne fait que passer, ici aussi évanescent et flou.
La similitude des silhouettes apportant une plus grande rigueur, et permettant de se concentrer sur l’image dans son ensemble plutôt que sur des détails du personnage. Ici, l’image est pourvue d’une rupture : elle est présentée sous forme d’un diptyque. Ceci pour deux raisons : d’une part, la ville, sans l’homme (la femme en l’occurrence), perd son sens puisqu’elle n’existe que par lui (elle). Ainsi, si l’homme disparait, la ville devient abstraite. D’autre part, cela introduit une notion de temps, un caractère cinématographique : le personnage est ici puis sera là ; ou bien était là puis est ici.